Voici quelques exemples et descriptions qui peuvent nous aider à comprendre chacune des formes de violence vécues par les femmes et les enfants victimes de violence conjugale.
Il est important de retenir que nous ne classons pas les formes de violence selon une échelle de gravité ou de dangerosité. De plus, la quantité de formes de violence utilisées par le conjoint violent ne présume pas des impacts que cette violence aura chez les victimes. Toutes les formes de violence ont des conséquences, voir souvent les mêmes conséquences, sur les femmes et les enfants qui les subissent. Il faut éviter dans la mesure du possible de comparer les différentes situations en les considérant pires ou moins graves. Chaque femme étant unique, chaque situation est également unique de même que les conséquences qui en découlent.
La violence verbale
Elle peut se traduire par des interjections, du chantage, des ordres, des insultes et des sarcasmes. Sans qu’un seul coup physique n’ait été porté, la violence verbale atteint son but, celui de créer une terrible tension, de maintenir un état de peur, d’insécurité et de doute de soi.
Exemples :
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« Si tu pars, ça va aller mal pour toi… »
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« Penses-tu vraiment que quelqu’un va te croire? »
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« T’as l’air d’une pute habillée de même. »
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« T’es vraiment niaiseuse quand tu t’y mets. »
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« Tu devrais arrêter de parler devant le monde parce que t’as l’air d’une maudite épaisse dès que t’ouvres la bouche. »
La violence psychologique
(ICI, lien avec l’outil : Construction-déconstruction de l’estime de soi)
Souvent subtile et très sournoise, cette forme de violence est la plus difficile à identifier. C’est une série d’attitudes et de propos méprisants, humiliants. Elle détériore progressivement notre confiance et notre estime de soi. Manipuler et « bouder » sont des exemples de violence psychologique.
Exemples :
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« Tu n’es pas capable d’élever tes enfants comme du monde. »
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Il boude, parle de moi dans mon dos, m’ignore, etc.
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« Regarde de quoi t’as l’air… comment veux-tu que quelqu’un s’intéresse à toi? »
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Tous les soirs, il me dit que ma nourriture n’est pas mangeable.
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Il critique tout ce que je fais et ce que je ne fais pas.
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Une journée, il dit une chose. Le lendemain, il dit le contraire en prétendant n’avoir jamais pensé autrement. Je deviens folle ou quoi?
La violence économique
Il s’agit d’une domination exercée par le partenaire, qui prive sa conjointe des ressources financières et matérielles nécessaires au bon fonctionnement du foyer. Les activités économiques de la femme sont contrôlées et surveillées de sorte qu’elle n’a pas le pouvoir de décider quoi que ce soit et ce, indépendamment du fait qu’elle travaille ou non.
Exemples :
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Il fait des emprunts sans m’en parler. Il met la marge de crédit à mon nom.
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Je dois signer tous les documents qu’il veut sans poser de question, sinon c’est la crise. Il hurle que je n’ai pas confiance en lui, que je ne connais rien aux finances, etc.
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Lui, il dépense sans limite pour son camion, la pêche, les sorties de gars tandis que moi, à la moindre dépense, il trouve que ça coûte cher, que je gaspille… même pour l’épicerie ou les besoins des enfants.
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Je lui donne ma paie parce qu’il dit que je ne connais rien dans le paiement des factures. Je ne sais pas de combien d’argent on dispose. Il me donne une allocation pour mes dépenses personnelles.
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Je peux dépenser tant que je veux… mais il m’en reparle pendant des jours…
La violence physique
La violence physique est souvent la plus visible et la plus flagrante. Toutefois, cette forme de violence va au-delà des coups portés, c’est bien plus que cela. Il est important de ne jamais banaliser les menaces de s’en prendre physiquement à quelqu’un, car cela peut vouloir dire que la sécurité de la personne est compromise. Soyons vigilants et vigilantes aux signaux… si nous dénonçons, nous pouvons faire la différence.
Exemples :
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Brutalité
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Contrainte physique
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Gifle
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Faire mine d’étrangler
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Coup de poing, coup de pied
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Lancer des objets ou les briser
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Vandaliser les biens de sa conjointe, etc.
La violence relationnelle
Le conjoint tente d’isoler la femme de son entourage. L’homme peut entreprendre une campagne de salissage contre sa conjointe dans le but d’invalider les sentiments de la femme et les perceptions de l’entourage. Il peut aussi choisir d’être tellement gentil envers l’entourage que, lorsque la victime aura besoin de se confier sur la violence qu’elle vit, l’entourage aura beaucoup de difficultés à comprendre comment un homme si gentil peut faire de telles choses. Quelle que soit la forme utilisée, l’objectif est toujours d’effriter le réseau social de la femme. En ce sens, le conjoint violent peut aussi faire en sorte que sa conjointe perde ou quitte par elle-même son emploi ou ses études. Les conséquences directes sont une diminution importante de son réseau social, une perte d’autonomie financière et souvent d’une source de valorisation et d’accomplissement.
Exemples :
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Quand nous sortons, il est tellement désagréable que j’ai honte de lui.
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Il trouve toujours des raisons pour qu’on ne voit pas mes amis et ma famille.
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Quand je sors avec mes amies ou ma famille, ça devient tellement tendu entre lui et moi, que ça me donne envie de ne plus voir personne.
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Il m’oblige à voir ses amis même s’il sait que je ne les aime pas. En plus, il passe son temps à me rabaisser devant eux.
La violence sexuelle
Cette violence dans le couple est encore très taboue et très difficile à dénoncer et à nommer pour les femmes. Être obligée d’avoir des relations sexuelles avec lui ou avec d’autres personnes parce qu’il l’exige. Qu’on soit mariés ou non, en couple ou non, être contrainte à avoir des rapports sexuels est une agression sexuelle voir même un viol. La violence sexuelle peut prendre aussi d’autres formes qui ont un impact indéniable sur les victimes que vous trouverez dans les exemples plus bas.
Exemples :
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Il m’oblige à regarder du matériel pornographique.
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Il refuse d’avoir des relations sexuelles et me traite de nymphomane, d’obsédée quand j’initie les rapports.
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Il m’humilie pendant les relations sexuelles en me traitant de pute, de salope.
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Il m’oblige à utiliser des positions avec lesquelles je ne suis pas à l’aise.
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Tant que je ne lui donne pas ce qu’il veut, il boude.
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Il refuse de mettre un condom, malgré les risques.
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Pour qu’il me donne de l’argent pour faire l’épicerie, je dois lui faire une fellation.
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En ayant une relation avec lui, je sais qu’il me laissera tranquille pendant une semaine.
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